La pluie de mousson tombait si fort sur le toit de tôle qu’il était presque impossible d’entendre l’histoire qu’on me racontait au camp des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) de Janmai Kawng, à Myitkyina, dans l’État de Kachin, au Myanmar (anciennement connu sous le nom de Birmanie). C’était ma première visite dans le beau pays dont j’avais d’abord entendu parler dans les histoires d’Eric B. Hare qui ont fait partie de l’enfance de nombreux adventistes.

Depuis 60 ans, les conflits armés affligent la région. De plus, le nombre de PDIP augmente de manière constante depuis le début du dernier conflit, en 2011, survenu après un long cessez-le-feu.

Par l’entremise d’un interprète, Chang Lawm m’a parlé d’une soirée de juillet 2011 où, vers 19 heures, des coups de feu ont attiré l’attention des villageois. Les deux groupes rivaux s’approchaient d’un côté et de l’autre de la jeune femme de 21 ans et de sa famille.

Lorsqu’ils se demandaient, inquiets, que faire, un secours est arrivé sous la forme d’un bateau à moteur envoyé du bureau de leur Église à Myitkyina (que l’on prononce « mi-cheena »). Le bateau a transporté Chang Lawm, son mari et quatre membres de leur famille de l’autre côté du fleuve Irrawaddy, et c’est là qu’ils ont, cette nuit-là, dormi de manière intermittente. Le lendemain, ils se sont rendus à Myitkyina pour demeurer dans la cour d’une église. Effrayée et inquiète pour sa famille, surtout les membres les plus âgés, Chang Lawm est tombée malade. Ses craintes n’étaient pas irréalistes, car deux villageois incapables de fuir le village ont été tués lors de la fusillade.

Peu de temps après, Chang Lawm et sa famille sont déménagés au camp Janmai Kawng pour PDIP. Et ils y sont toujours. Pour l’avenir, elle espère particulièrement rentrer chez elle, dans son village. En attendant, elle est membre bénévole du comité de gestion du camp pendant que son mari tente chaque jour de trouver du travail à l’extérieur du camp sur une ferme ou un chantier de construction.

« Merci, ADRA, pour votre aide, m’a-t-elle dit. Votre assistance nous soutient et nous encourage. »

L’ONU estime qu’actuellement, plus de 100 000 personnes sont déplacées à cause du conflit. Et plus de 50 pour cent d’entre eux vivent dans des régions hors du contrôle du gouvernement. Bien que de nombreuses PDIP vivent dans des camps bien gérés, la majorité vit dans des logements temporaires bondés qui n’ont pas été construits pour héberger des gens à long terme. Les besoins des personnes déplacées demeurent grands. Actuellement, les PDIP sont dispersées sur plus de 160 camps.

ADRA Myanmar travaille de concert avec la convention baptiste de Kachin, qui compte beaucoup de membres dans la région et qui s’occupe avec compassion de milliers de PDIP dans des églises et des camps scolaires. Récemment, ADRA Canada a obtenu une subvention de plus d’un million de dollars de l’unité d’Assistance humanitaire internationale du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Cette subvention, en plus des dons de nos donateurs, permet au ministère d’exister.