J’ai récemment visité l’un des sites de projet d’ADRA Canada à Mandera Ouest, au Kenya. En sortant de l’avion, je me suis senti transporté dans une ère biblique.

Comme Abraham, les gens sont des éleveurs nomades. Mais au cours de la dernière décennie, les grandes sécheresses ont rendu ce mode de vie très difficile. La perte de troupeaux implique la perte de nourriture et de moyens de subsistance.

ADRA, en partenariat avec la Canadian Foodgrains Bank (CFGB), a commencé à travailler ici en 2011 dans le cadre d’un projet d’aide alimentaire d’urgence. Et nous n’avons jamais arrêté. En périodes de besoins accrus, ADRA offre toujours des secours alimentaires. Mais à la fin, ADRA, CFGB et les communautés cherchent des moyens d’augmenter leur résilience par des initiatives comme la gestion de pâturage, les jardins potagers, les groupes de microfinance et les groupes de femmes.

D’ailleurs, ce sont les groupes de femmes qui ont eu le plus grand impact. Dans cette société profondément patriarcale, un homme peut divorcer de sa femme en disant simplement « Je te divorce » trois fois. Traditionnellement, les femmes n’ont jamais eu leur mot à dire dans la maison, qu’il soit question du mariage, des finances ou du destin de leurs enfants.

Le jour de mon départ, la dirigeante de l’un de ces groupes est arrivée au bureau d’ADRA. Elle avait fait le voyage dans le seul but de partager l’impact d’ADRA sur sa communauté. Voici son témoignage :

 Je m’appelle Habiba. Je dirige le groupe de femmes Maslagha.

ADRA nous a inspirées et a transformé nos vies. Les femmes ici n’ont pratiquement jamais pu profiter de leurs droits civils. Mais nous nous levons enfin debout! Nous revendiquons nos droits et prenons position.

Les femmes adorent ADRA, parce qu’elle implique la communauté et nous considère comme des partenaires. Grâce aux groupes de femmes qu’ADRA nous a aidées à former, nous avons acquis beaucoup de force individuelle. Et après les rencontres de groupes, nous retournons à la maison avec plus d’assurance et de courage.

Le groupe de femmes Maslagha a fait beaucoup de choses dans la communauté. Notre plus grande préoccupation à Mandera Ouest, c’est la montée de la prévalence du VIH/SIDA chez les filles et les femmes à cause des mariages précoces forcés. C’est ici coutume de voir des filles se marier très jeunes à des hommes plus vieux. Les femmes n’ont pas la chance de donner leur opinion sur les arrangements. Il en découle une perte de dignité et d’estime de soi chez les filles et leur mère. Le père menace parfois la mère de divorce si elle s’oppose au mariage de sa fille.

Nous connaissons maintenant nos droits et nous nous prononçons contre ces injustices. Nous rapportons tous les cas de violation des droits des enfants et faisons arrêter les criminels. Nous impliquons également les écoles pour des raisons de protection.

Nous nous attaquons aussi à la mutilation génitale féminine. Cette horrible pratique entraîne de nombreuses difficultés dans le mariage et lors des accouchements. Beaucoup de femmes en sont mortes. Heureusement, sa pratique diminue grâce à la collaboration de Maslagha avec ADRA pour sensibiliser les gens à ses dangers.

Nous remercions ADRA du fond du cœur pour son aide. Ses opérations sont transparentes, ouvertes et inclusives. Nous aimons sa façon de fonctionner. D’autres organismes sont venus et repartis, mais ADRA est restée.

Nous aimons tellement ADRA!

Votre soutien a des effets transformateurs sur des milliers de familles. Merci!