Quand les soldats sont arrivés dans notre village, il y avait beaucoup de violence. Mon père s’était déjà fait tuer. Les survivants de ma famille ont décidé qu’il fallait quitter le village et se rendre au Bangladesh. Comme c’était la saison des pluies, le chemin était mouillé et glissant. Beaucoup se sont foulé la cheville ou sont tombés sur le sentier irrégulier. Il y eut des jours où nous n’avons rien pu manger du tout. Le soir, nous construisions de petits abris avec les branches de la jungle pour nous protéger de la pluie et nous dormions sur des feuilles. Il nous a fallu quinze jours pour nous rendre au Bangladesh.

Évidemment, nous sommes arrivés les mains vides. Nous nous sommes joints à d’autres dans la mosquée pour dormir et des gens très aimables nous ont apporté de la nourriture. Après quelques jours, nous avons reçu d’ADRA de quoi nous construire une petite maison temporaire. Et plus tard, ADRA a construit cet abri pour nous. Il est beaucoup plus confortable.

Je n’aurais jamais pensé être un jour une réfugiée. Ma maison me manque, mon école me manque. Le matin, afin d’être avec d’autres enfants de mon âge, je me rends à l’espace pour les enfants qu’ADRA a installé. Nous jouons, nous apprenons des chansons et des poèmes, il y a des jouets. C’est très bien d’avoir un endroit où voir d’autres enfants, un endroit sécuritaire et sec. Et tous les jours, ADRA nous offre des collations et des gâteries.

Les filles aiment sauter avec une corde que nous avons trouvée. ADRA nous a donné de fausses casseroles pour jouer et nous avons inventé des jeux avec des roches.

L’après-midi, je vais à l’école de la mosquée pour apprendre l’arabe. Et plus tard, si j’ai des devoirs, je les fais avant d’aller au lit.

Toute l’année, j’ai cherché mes amis de l’école. Je n’ai pas réussi à trouver une seule personne de mon village. J’espère qu’ils sont quelque part… qu’ils sont toujours en vie.

Si j’avais la chance de parler à des enfants du Canada et de leur expliquer ce que c’est qu’être une personne réfugiée, je leur dirais que c’est plutôt difficile! Il manque de tout. Il est très difficile de trouver de nouveaux vêtements, des livres et des jouets. Nous n’avons pas toujours suffisamment de nourriture et lorsque nous tombons malades, il n’y a pas grand-chose à faire.

J’espère vraiment qu’un jour, je pourrai retourner à l’école pour devenir enseignante.

Je veux dire merci à ADRA et à tous ceux qui ont aidé ma famille avec cet abri, les articles de cuisine et l’espace pour enfants. Merci beaucoup!