La 30e Journée mondiale de l’eau aura lieu le 22 mars. Depuis ses débuts, ADRA Canada travaille avec les communautés pour assurer le droit humain à l’eau.

L’État du Nil Bleu au Soudan est considéré comme le lieu où se concentrent les plus grands besoins humanitaires du pays. L’instabilité nuit aux services de base comme l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH). Les femmes sont chargées de trouver l’eau dont leur famille a besoin pour survivre. Elles peuvent être confrontées au danger et à la violence sexuelle dans ce processus.

La réponse d’ADRA, avec le financement du gouvernement du Canada, comprend la réhabilitation de points d’eau qui fournissent de l’eau potable. Mais cela signifie plus que cela. Maryam explique :

« Dans le passé, nous avions l’habitude de grimper dans la montagne pour obtenir de l’eau, ce qui nous prenait trois heures. Les femmes et les filles de notre communauté sont responsables de la collecte de l’eau. Les stéréotypes de genre empêchent les hommes de partager cette tâche difficile. Un homme qui transporte de l’eau n’est plus considéré comme un homme dans la communauté, mais comme l’esclave de sa femme. Par conséquent, les femmes sont obligées de transporter deux bidons de 36 livres sur leurs épaules, ce qui entraîne des déformations et de l’inconfort physique. C’est particulièrement grave lorsqu’on est enceinte. De plus, les filles étaient victimes de viols lorsqu’elles accomplissaient ces tâches. Nous pouvons maintenant nous rendre au point d’eau réacheminé en 10 minutes. Notre charge de travail a été réduite. Nous avons maintenant plus de temps pour nous occuper de nos enfants, un peu de temps libre pour nous-mêmes, et de l’eau potable propre et saine pour garder nos enfants en bonne santé. »

L’accès à l’eau permet aux filles de retourner à l’école et réduit les risques de viol et d’autres violences. De plus, le projet apporte un soutien supplémentaire en construisant des latrines pour les écoles et les centres de santé.

Mais ce n’est pas tout. Les communautés deviennent propriétaires des points d’eau par le biais de comités de l’eau, qui incluent des femmes qui prennent désormais part aux débats sur les questions communautaires. L’eau devient un point d’entrée pour renforcer l’autonomie des femmes et aborder les questions d’égalité des sexes.

Le projet forme également des techniciennes de l’eau. L’une d’elles raconte son histoire :

« J’ai abandonné l’école quand j’étais enfant à cause d’un mariage forcé. Depuis que je suis enfant, j’ai toujours voulu travailler dans un domaine technique et, grâce à Dieu, j’en ai maintenant la possibilité. On m’a appris à réparer une pompe à main et j’ai trouvé cela fascinant. Je suis ravie de participer bénévolement à la réussite de ce projet. Le fait d’être une technicienne m’a conféré un niveau de respect et d’autorité qui a remis en question les rôles traditionnels des hommes et des femmes. Quand on pense à un technicien de l’eau, la première chose qui vient à l’esprit est un homme. Bien que j’aie d’autres tâches ménagères à la maison, j’ai donné la priorité au projet, car je sais ce que c’est que de vivre sans eau propre et salubre. Je me suis également engagée à servir le projet même après la fin du programme EWASAP II, car le projet est le nôtre. Certaines femmes n’avaient que peu de temps pour assister aux réunions ou faire du bénévolat, et d’autres devaient obtenir la permission de leur mari pour faire partie des comités. Les choses changent maintenant. Néanmoins, nous attendons avec impatience d’autres formations sur l’égalité des sexes pour les hommes comme pour les femmes. »

L’eau joue un rôle important dans l’amélioration du bien-être, notamment celui des femmes. Mais les femmes sont également essentielles pour garantir la durabilité des services d’eau.

L’eau, c’est la vie. Elle assure la survie. Elle contribue aussi directement à la qualité de vie, à la sécurité et aux opportunités. Merci de rendre un tel travail possible !