Assise dans l’herbe, Suzie* grattait sa guitare. Ses doigts agiles passaient aisément d’une corde à l’autre. Son sourire et ses fossettes faisaient briller ses yeux. Elle avait tout d’une jeune fille de onze ans heureuse qui profitait d’une belle journée ensoleillée. Et c’est ce qu’elle était. Mais sa vie aurait pu être bien différente.

Suzie a grandi dans la campagne thaïlandaise. Elle a vu sa vie familiale se briser lorsque ses parents ont divorcé. Sa mère a déménagé à Bangkok et n’est jamais revenue alors que son père l’a laissée avec sa grand-mère pour poursuivre sa carrière musicale.

La grand-mère de Suzie oubliait parfois de faire à manger. Elle l’empêchait aussi d’aller à l’école, convaincue que c’était dimanche et non un jour de semaine. Elle oubliait beaucoup de choses et en portait plusieurs à confusion, car elle souffrait de la maladie d’Alzheimer.

Étant donné l’absence de ses parents et la maladie de sa grand-mère, Suzie était une enfant à risque. Dans sa région, le nord de la Thaïlande, on estime que 40 000 enfants âgés de moins de seize ans sont coincés dans l’industrie du sexe. Dans sa situation, Suzie était vulnérable au trafic sexuel, que ce soit par recrutement, coercition ou enlèvement.

Lorsqu’un voisin inquiet a appelé le refuge d’ADRA, Keep Girls Safe (« Protéger les filles »), la directrice de la maison a immédiatement réagi. Elle est allée rencontrer Suzie et sa famille. Elle leur a expliqué que le refuge Keep Girls Safe se chargerait d’exactement cela, de protéger Suzie. Elle pourrait aller à l’école, elle apprendrait à jardiner, elle vivrait avec d’autres filles qui deviendraient ses amies. Elle recevrait du soutien, de l’amour et aurait une raison d’être. Son avenir serait plus sûr.

Le refuge d’ADRA Keep Girls Safe au nord de la Thaïlande a été mis sur pied il y a au moins dix ans. Depuis, il a été un abri pour les filles vulnérables au commerce sexuel, les protégeant du danger et les préparant pour un avenir meilleur. Il est actuellement le foyer de 27 jeunes filles.

Suzie avait sept ans lorsqu’elle y est déménagée. Toute la crainte qu’elle a pu ressentir s’est rapidement estompée par la douceur, l’intelligence, la gentillesse et la politesse des jeunes filles qui sont devenues sa véritable famille. On lui a fait faire le tour des installations propres et joyeuses et on lui a montré le beau jardin potager ainsi que la plantation de bananiers.

Suzie partageait sa chambre avec trois autres filles. Deux d’entre elles étaient beaucoup plus âgées. Elles ont donc joué des rôles de mères et de mentors dans la vie de Suzie et de sa troisième camarade de chambre. La semaine, elle allait à l’école, effectuaient des tâches ménagères et jouait. Elle passait ses sabbats à l’église et ses dimanches à jardiner. Mais par-dessus tout, Suzie adorait la musique. Si elle ne jouait pas de la guitare, elle s’exerçait au piano. Elle rêvait en fait d’être un jour chanteuse.

Quatre ans et demi plus tard, Suzie, maintenant âgée de onze ans, est en sécurité et heureuse, et elle espère à un avenir plus prometteur. Elle a beaucoup appris sur l’amour de Dieu par les paroles et les actions des gens du refuge et de l’église adventiste du septième jour du coin.

Votre soutien du programme par le Très utile catalogue-cadeaux d’ADRA Canada nous a permis de secourir des fillettes comme Suzie des sentiers obscurs et de les mettre sur une voie qui mène à la sécurité, la santé et l’épanouissement. Merci infiniment d’aider ADRA à protéger ces jeunes filles!

* Suzie n’est pas son vrai nom.