Alberto vit avec sa femme et leur famille de 20 personnes à Paringa, au Soudan du Sud. Avant la sécheresse et la famine qui a suivi et qui dévaste la région depuis le début de 2017, la famille était propriétaire de 50 vaches et cultivait très bien le sorgho. Pour se nourrir, elle avait de l’ugali, un type de pain au maïs, de la viande et du lait. Tous étaient heureux; ils travaillaient dur, mais ne manquaient de rien.

Malheureusement, cela fait maintenant un an qu’ils ne peuvent plus rien cultiver, gagner de l’argent ou se nourrir de manière adéquate. Ils n’ont plus de sorgho. Leur bétail, sauf cinq de leurs vaches, réservées pour la dote du mariage des cinq filles d’Alberto, a été braqué par d’autres tribus. Ils coupent des arbres de la savane et les font bruler pour fabriquer du charbon à vendre sur le marché, mais ils sont loin d’être les seuls à le faire, tellement que le charbon n’a presque plus de valeur. Il génère donc très peu de revenus. Néanmoins, les routes vers le marché sont peuplées de femmes et d’enfants transportant du charbon pour aller le vendre. La famille d’Alberto se nourrit de légumes et de fruits sauvages qu’elle cueille, mais il manque de nourriture. Deux de ses enfants souffrent de malnutrition. Ils sont épuisés et ils ont faim.

Alberto n’avait jamais entendu parler d’ADRA avant son arrivée dans sa communauté pour apporter de l’aide humanitaire sous forme de rations de nourriture. Cinq membres de sa famille ont réussi à s’inscrire afin de recevoir des cartes familiales permettant d’obtenir de la nourriture qu’ils partagent ensuite entre tous les membres de la famille, sachant qu’après quelques jours, il ne restera plus rien.

Iko est la première des trois femmes d’un fermier éleveur de vaches et de chèvres. Elle a cinq enfants, quoiqu’il y en ait dix au total dans la famille. Aucun d’entre eux n’est jamais allé à l’école, la plus proche étant très loin, mais Iko voudrait bien les y envoyer. Elle doit donc avoir plusieurs autres enfants afin que certains puissent aller à l’école pendant que d’autres restent à la maison pour aider à la ferme et s’occuper des animaux. Iko et sa famille avaient de la viande et du lait provenant des vaches et des chèvres. Et même si ce n’était pas tout à fait suffisant, au moins, ils mangeaient trois repas par jour.

Mais depuis l’installation de la sécheresse et de la famine, les animaux ne produisent plus ni lait ni viande. Les membres de la famille ne se nourrissent que de baies sauvages qu’ils doivent aller récolter très loin de chez eux. Tous les soirs, ils se couchent la faim au ventre. Beaucoup de leurs animaux sont morts, parce qu’ils n’ont plus d’herbe à brouter. La famille d’Iko a suffisamment d’eau provenant de son trou de sonde, mais le manque de nourriture étourdit et affaiblit tout le monde. En plus, ils manqueront sous peu de baies. Et lorsqu’il n’y en aura plus, c’est toute la famille qui n’aura plus rien à manger.

La famille d’Iko avait déjà reçu l’aide d’ADRA lors d’un projet précédent dans sa région. Et maintenant, lors de la pire sécheresse qu’Iko a vue, ADRA aide à maintenir sa famille en vie. Elle a marché pendant trois jours pour atteindre le site de distribution de nourriture, là où on lui a donné du sorgho, des haricots, de l’huile et du sel, aliments de base mandatés pour la distribution par l’ONU, pour nourrir sa famille. Mais la nourriture n’a duré qu’un seul jour, puisqu’elle l’a partagée avec les autres femmes. L’aide d’ADRA est inestimable, mais elle ne suffit pas.

Tout comme Iko, Nachai est aussi la première des trois femmes de son mari. Sa famille compte au total 28 personnes. Avant la sécheresse, les femmes cueillaient des fruits locaux et cultivaient juste assez de sorgho sur leurs quelques acres de terre pour se nourrir, alors que les autres s’occupaient de la maison et des jeunes enfants. Les jeunes hommes prenaient soin du bétail. Trois enfants allaient à l’école, un énorme avantage, étant donné qu’ils pourront un jour obtenir de bons emplois et soutenir la famille. La famille de Nachai était donc à l’aise, heureuse et en bonne santé avant que la pluie disparaisse, que les sols deviennent stériles et que les fruits refusent de mûrir.

La belle-mère de Nachai a été identifiée comme l’une des personnes les plus à risque de la région. Elle est malade, âgée, aveugle et incapable de s’occuper d’elle-même ou de quitter sa hutte. Nachai prenait donc soin d’elle. Elle et les autres membres de sa famille détenteurs d’une carte ont marché pendant deux jours jusqu’au site de distribution d’ADRA, où ils ont attendu pendant des heures, aux côtés de 3 000 personnes, pour recevoir de la nourriture. Elle a dit qu’ADRA a bien fait de ne pas apporter la nourriture jusqu’aux villages, car elle aurait pu être pillée en chemin. Toutefois, ils savent qu’une fois sur place, personne ne viendra la leur enlever.

Les efforts humanitaires d’ADRA dans cette région comprennent l’achat local et le transport de nourriture. ADRA s’assure également que ces aliments répondent aux normes de qualité, évalue les besoins des communautés, inscrit les membres les plus vulnérables et leur distribue de la nourriture afin qu’ils nourrissent leur maisonnée. Dans le cas du Soudan du Sud, la nourriture est achetée en Ouganda, juste derrière la frontière, puis transportée par camion jusqu’aux sites de distribution, de manière à diminuer les coûts et à distribuer la nourriture le plus rapidement possible. La Canadian Foodgrains Bank et ADRA Canada se sont associées pour financer ces opérations alors qu’ADRA Soudan du Sud a organisé l’acheminement de la nourriture jusqu’aux personnes qui en avaient le plus besoin.

Votre soutien lors de l’Offrande pour les cas de catastrophe et de famine nous a aidés à offrir à des gens extrêmement démunis la nourriture dont ils avaient désespérément besoin. Merci!